Parce que nous sommes des femmes et des hommes sensibles, quadragénaires et parents. Unis, décomposés, recomposés, isolés. Actifs puis non actifs puis actifs de nouveau. Citoyens concernés, emportés, empotés, déçus, ballottés, enragés. Parce que nous avons à exprimer quelque chose de ce flirt constant entre le glissement de terrain vers la résignation et l’envie cyclique et impulsive d’en découdre. Le ring est leur espace de jeu. Chaque prise sur le vif est un combat ordinaire. Cruauté, insolite et humour s’y partagent les rounds où les questions d’identité et de quête de sens se renvoient dans les cordes. Puisant l’inspiration chez La Boétie, Milgram, Desjours, Arendt ou Alinsky, l’auteur Stéphane Jaubertie, en étroite collaboration avec les acteurs au plateau, tient le scalpel de l’écriture et taille des situations réelles jusqu’à l’absurde, des larmes jusqu’à l’éclat de rire libérateur et salvateur. Scènes au hachoir agencées comme des rounds, il faut se battre, ne rien lâcher… Jusqu’à n’en plus pouvoir.